Le grenier
Le grain est conservé dans un bâtiment essentiellement destiné à cette fonction : le grenier. Celui-ci, qu'il se trouve à l'intérieur du village ou dans un quartier spécial, est implanté de manière à diminuer les risques d'incendie.
Devant répondre aux mêmes nécessités que le raccard, c'est-à-dire être maintenu à l'écart de l'humidité et des rongeurs, le grenier est construit suivant une technique très semblable. On remarque toutefois que l'assemblage du bois est nettement plus soigné pour assurer une parfaite isolation. Les supports verticaux, disposés comme ceux des raccards sont ordinairement réduits au nombre minimum de quatre. Le rez, quand il existe, est utilisé comme celui du raccard, avec une division de l'espace qui permet une utilisation par plusieurs propriétaires.
Le grenier est un des éléments les plus soignés de l'architecture rurale. On s'attache parfois à le perfectionner techniquement, ou à le décorer.
L'intérieur du grenier, qu'il soit en un seul volume ou partagé en plusieurs compartiments ayant chacun leur porte et appartenant à des propriétaires différents, est pourvu de coffres fixes à couvercle mobile (arches), construits contre les parois et destinés à recevoir le grain. Un casier spécial peut exister pour une petite réserve de farine. Le local sert en outre à conserver d'autres biens précieux : on y voit des bahuts mobiles pour enfermer de l'argent, des titres de propriétés, des vêtements de fête.
D'autres beaux costumes se suspendent à des crochets de bois le long des parois. Le pain est toujours disposé de manière à être bien aéré pour éviter la moisissure : on le place soit verticalement, soit sur une planche suspendue, munie d'arceaux séparant les miches les unes des autres, soit horizontalement sur deux baguettes fixées dans un pilier vertical.
Contenant les biens les plus précieux de la famille et lui servant de coffre-fort, le grenier est muni de portes solides, avec d'excellentes serrures.