Le mayen
Le mayen, dont le nom est apparenté à celui du mois de mai, est la première station du "nomadisme" régional. On y amène le bétail dans le courant du mois de mai et on le laisse pâturer durant la journée, jusqu’à la fin de juin. Ensuite, la croissance de l’herbe reste libre jusqu’à la récolte du foin. En septembre et octobre, le bétail, redescendu de l’alpage, pâture de nouveau au mayen, avant de regagner le village.
Le foin récolté au mayen est généralement conservé et utilisé sur place en décembre. Dans certains cas où l’accès serait impossible au bétail en hiver, on descend le foin au village, sur la neige. Dans ces conditions, le mayen, comme le village, est soumis aux deux nécessités fonctionnelles de l’étable et de la grange.
Les mayens se trouvent en principe à une altitude de 1300 à 1700 m. Cela revient à dire qu’ils sont situés ordinairement plus haut que le village. Mais il existe des exemples où les mayens se trouvent en dessous du village (basse vallée de la Borgne).
Les terrains sont sous le régime de la propriété privée et, de ce fait, les bâtiments qui permettent leur exploitation se trouvent généralement en ordre dispersé. Beaucoup plus qu’au village, mais moins qu’à l’alpage, l’accent est mis sur les installations nécessaires au bétail ; le logement des humains paraît secondaire.
La famille se logeait dans la grange. Un élément de construction supplémentaire, en maçonnerie, situé à l’arrière, comme dans les habitations des villages, servait de cuisine. On y faisait le fromage (maigre, mi-gras, tomme etc.), accessoirement les repas. On déposait le fromage dans une petite cave aménagée sous la cuisine.
Ce type primitif de mayen s’est perfectionné, d’abord en aménageant une chambrette dans la grange, puis en remplaçant la grange entière par un véritable logis : cette transformation a été longtemps réservée aux riches propriétaires domiciliés en ville. Dans ce cas, le dépôt de foin se constitue dans un bâtiment voisin, conçu en “ grangeécurie”.